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Le droit à la ville, un moyen de résister ?

Un concept fourre-tout ?

Des favelas de RIO à ONU Habitat en passant par la constitution de certains pays, on trouve le droit à la ville dans toutes les bouches. Mais derrière ce mot fourre-tout ce cache un concept difficile à délimiter. 

C'est en 1968 qu’un sociologue français, Henri Lefebvre emploie pour la 1ère fois ce terme. Le Droit à la ville est alors utilisé comme un concept nouveau et révolutionnaire qui lie la citoyenneté à une transformation générale du processus de production de l'espace, pensé comme un processus de renversement du mode de production capitaliste. Ainsi, pour le sociologue, le droit à la ville n'est possible que dans un contexte révolutionnaire, en particulier grâce à la transformation du droit de propriété. Une transformation du système capitaliste ne peut avoir lieu seulement dans le domaine de la production et du travail, mais au contraire, elle se nourrit et s'articule dans la ville.

 'La révolution de l'espace implique et amplifie le concept même de révolution, défini comme un changement dans la propriété des moyens de production. Cela lui donne une nouvelle dimension, en commençant par la suppression d'une forme particulièrement dangereuse de propriète privée, comme l'est la propriété de l'espace (sous ses différentes formes)' détaille Lefebvre dans son livre le droit à la ville en 1969.

Diffusion et utilisation du concept

Si le sociologue parle de droit à la ville, en réalité, il ne s'agit pas d'un droit au sens juridique du terme, mais plutôt d'un droit semblable à ceux stipulés dans la déclaration des droits de l'homme, base constitutive de notre démocratie. Ces droits ne sont jamais réellement accomplis mais on peut s'y référer pour définir une situation dans la société.

Pour les defenseurs de ce concept, aujourd'hui plus que jamais, l'idée du droit à la ville doit être maintenue comme un idéal de politique urbaine générale et doit être transformée en pratique politique allant plus loin que des revendications ponctuelles. 

Henri Lefebvre nous parle de son concept de droit à la ville.

Un concept toujours d'actualité

Adopté par 197 pays, le Nouvel Agenda Urbain issue des discussions d'Habitat III fait lui même référence à ce concept dans son article 11 : 'Nous notons les efforts faits par certains gouvernements locaux et nationaux pour inclure cette vision, que l’on appelle droit à la ville, dans leurs législations, déclarations politiques et chartes.'

le fait que le droit à la ville soit cité dans ce document est une victoire pour ses défenseurs. Si cette reconnaissance est bien loin des valeurs défendus par les promoteurs du concept, le fait que le droit à la ville soit cité dans ce document est une victoire pour ses défenseurs.

Le droit à la ville définit les villes comme un « bien commun » bénéficiant à celles et ceux qui y vivent, par opposition à une vision marchande des villes. Mais dans les quartiers précaires l’espace commun est considérablement réduit au profit de l’espace bati.

Ainsi, Le droit à la ville est avant tout un processus qui se conquiert grâce aux mouvements sociaux qui imposent et co-construisent des politiques publiques contraignantes pour le marché et la spéculation immobiliere.

Ressources









Les commentaires

Le droit à la ville, un moyen de résister ? par BOAH Jean Pascal picto le 27 octobre 2021

L’un des éléments du droit à la ville selon Lefebvre est ce que nous pourrions appeler le droit d’appropriation. Au sens le plus immédiat, l’appropriation peut signifier le droit à être physiquement présent dans un espace matériel déjà existant. Cette appropriation physique est l’aspect le plus élémentaire d’un droit à la ville, et il est loin d’être dénué d’importance [15][15]D. Mitchell, The Right to the City : Social Justice and the…. Mais l’appropriation est également en rapport avec la possibilité de réinventer à grande échelle la ville en tant qu’entité spatiale et politique. Elle implique également le droit à ce que la ville soit un lieu qui réponde, au-delà de toute autre considération, aux besoins de ses habitants. Emploi, abri, nourriture, et tous les services mentionnés ci-dessus feraient partie des éléments nécessaires d’une ville ainsi conçue. Ainsi, tandis que l’appropriation exige le droit d’être présent dans l’espace, elle réclame également la production d’espaces nourrissant une vie urbaine digne et pourvue de sens. Cette notion insiste sur le fait que la ville se doit de favoriser l’habiter (inhabitance), avant toute autre considération.





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